dimanche 6 décembre 2015

La liberté guide nos pas

La victoire en chantant / Nous ouvre la barrière / La liberté guide nos pas...
J'aime beaucoup "le chant du départ", cette chanson révolutionnaire reprise comme hymne dans "la guerre des boutons" mais aussi "la gueule de l'autre" avec Serrault. Je crois me souvenir que VGE avait vaguement envisagé que ce chant puisse remplacer la Marseillaise ; pour le coup, je n'y aurait pas été hostile... C'est aussi la chanson que nous chantions en duo Jean-Paul et moi. Un jour, peut-être vous parlerai-je de Jean-Paul.
Mais au-delà de la chanson utilisée en titre, rien à voir entre le texte révolutionnaire (Chénier ? Oui, Chénier, j'ai vérifié et m'étonne encore d'avoir retenu le nom de l'auteur...) et le poème reproduit ici.
J'ai écrit ce texte ce soir (!) ; une prouesse dans le Cénotaphe qui ne se peuple ordinairement que de vieilleries. Je voulais écrire des choses nouvelles : moins orientées "femmes fatales" donc sur un sujet autre que la séduction, la beauté etc ; je voulais aussi me dégager des descriptions dont j'ai usé ces derniers temps ; enfin, je voulais un fil narratif dynamique.
Le sujet ne fut pas long à trouver : comme j'ai la furieuse actualité de tout plaquer en ce moment, il suffisait d'imaginer un départ, une sorte de libération. Un gars qui fait son baluchon et fait ses adieux à son petit monde. Très classique, et je devais du coup éviter les références du genre, entre "je m'en allais les poings dans mes poches crevées", "l'heure où blanchit la campagne" et même la chanson "je vole" de Sardou.
Tant et si bien que j'ai repris mon écriture ancienne au moins dans sa méthode ; bloc à carreaux et on griffonne ; je suis parti d'entrée sur des rimes dont je n'avais pas conscience qu'elles seraient si compliquées. Rimes embrassées ; que je continue à trouver bizarres, pas naturelles.
Le travail a avancé assez vite ; comme souvent, ça m'a pris entre 35 et 50 minutes. Les strophes ont été écrites dans un ordre différent de celui présenté : en l'occurrence 1, 3, 2 et 4.
Je suis assez content du rythme obtenu : cassures, faux hémistiches etc.
Je suis aussi content du vocabulaire plus accessible, presque vulgaire, en tout cas moins pédant que dans d'autres textes. Je voulais aussi créer une 5ème strophe, mais finalement, je ne la juge pas utile du tout.
Les rimes en OMPTER et en OURSE m'ont donné du fil à retordre, mais j'y suis arrivé sans trop de difficulté. Je suis même assez fier de "si tu crois aux regrets que le vent nous rembourse". Objectivement, ça ne veut pas dire grand chose, mais ça sonne bien et ça véhicule une sorte de sens caché (qui n'existe pas, donc) mais que l'oreille commande toujours au cerveau de rechercher dans les forme passive (encore une tromperie, puisque la phrase est à la forme active !).
A coup sûr, ce texte atypique dans ma création ne restera pas sans tache : en beaucoup trop d'endroits il ne respecte pas la métrique. Les vers 5 (strophe2) et 10 (strophe 3) font chacun 13 pieds si on compte correctement ; va encore pour le 10, mais le 5, c'est indépassable. Et le vers 6 utilise une astuce qui me déplaît en écrivant "encor" au lieu de "encore" ce que la métrique autorise mais qui me navre un peu... D'autant que cet usage est complètement périmé !
J'ai commis une grosse bévue dans les circonstances de création du texte. Comme un gros niais, comme j'avais juste eu le temps de le recopier au propre, j'ai voulu le saisir sur mon téléphone. Comme c'était soirée électorale, j'ai profité que tout le monde était devant la télé pour me mettre à l'écart. J'ai recopié mon machin et voilà... Et une bonne demi-heure plus tard, retournant vers l'endroit, je vois AS, un copain, avec le texte en mains !!! J'avais oublié de le reprendre ! Seconde bévue, au lieu de fermer ma grande gueule (le texte n'était pas signé) j'ai dit "mais c'est à moi, ça !" ce qui a jeté le bon AS dans une perplexité gênante...
Quand on est maladroit, on est maladroit.
Et j'ai peut-être perdu davantage encore.


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